Thursday, May 16, 2013

Racines



Ce matin, je trouve l'article ducoindesvoyageurs, qui propose une question sur le thème des racines. Pour tenter de parler de mes racines, voici une petite introduction personnelle, parce qu'après tout si on va au fond de nos racines il me semble qu'elles nous ramènent toujours à nous-mêmes! Venant de passer le cap de la quarantaine, et ayant vécu plus de la moitié de ma vie à l'étranger, cette question de racines est une que je me suis souvent posée.
"Qui suis-je, dans quelle étagère" c'est une question vieille comme le temps, et qui a rempli bien des pages, canvas et musique des artistes du monde. Alors qui suis-je et dans quelle étagère?



A 14 ans ma famille déménage aux États-Unis. J'y suis restée 15 ans, durant lesquelles j'ai bien harpentée les routes américaines. De l'Ohio où j'ai grandi, à la Nouvelle Orléans, à mes années à l'Université à San Fransisco puis à Portland, j'ai traversée les States nord-est-ouest-south plusieurs fois. Durant ces 15 années, plusieurs mois passés au Mexique m'ont ouvert les yeux à un autre monde, celui de la jungle et d'une vie disons "plus simple". Puis ce fut un retour en Europe avec 3 hivers au Danemark, et de mes Vikings je suis passée du côté asiatique avec 7 ans entre l'Inde et le Népal. De retour en France, pour questions familiales, pour combien de temps je ne sais pas, cette idée de racines revient encore et encore. Merci donc aucoindesvoyageurs de me donner l'inspiration pour continuer d'explorer ce sujet.


Les racines, nous rapportent à l'idée de terre natale, de sang, et d'un éspace dans le temps, comme à une sorte d'utopie. Déjà avant de sortir de France, ma famille déménageait régulièrement quand j’étais gamine. Tous les 6 ans je changeais d'école et je me souviens très tôt me dire qu'il valait mieux ne pas trop s'attacher aux choses et aux gens, parce ce que comme tout, ils allaient un jour passer. C'est donc avec un gout d'impermanence que j'ai grandie, et je devais trouver une sorte de permanence dans quelque chose d'autre que les lieux et les gens. Je n'ai pas d'enfants, donc pas de racines de ce côté-là. J'ai ma famille, que j'ai gardée comme mon jardin secret, avec toutes ces vagues, soleil et nuages, bref une famille que j'aime, malgré les distances et les années séparées. Le voyage, c'était mon choix, et les choix sont à assumer, alors si je devais trouver mes racines, c'est bien dans moi-même que je devais chercher.


A travers mes voyages, c'est en fait dans moi-même que je me plongeais au fil des routes. Le voyage pour moi, au début en tout cas, n'était pas une question, c'était ce que je faisais, tout simplement. J'aimais bouger, découvrir des nouveaux territoires, je me sentais exploratrice, les cheveux dans le vent et c'était bien.
L'insouciance de la jeunesse se mange comme de dévorer la vie avec passion, sans lendemain, on vit c'est tout. Puis avec l'âge et les années on cherche parfois une étagère ou ranger un livre et l'idée d'en collectionner plus que 5 vient à l'esprit. On pense même à un meuble ou poser un bibelot, bref, avec l'âge on vieillit, et une envie de se poser me vient à l'esprit, une idée d'un lieu ou revenir.


Car le voyage, s'est aussi apprendre à se détacher des choses, sauf si on est riche et que l'on peut déménager des caisses de livres et autres souvenirs. Si l'on n'est pas riche, la seule option est d'apprendre à laisser partir les choses. Je ne suis pas riche, et puis d'ailleurs je n'aime pas trop m’encombrer de choses trop lourdes. Et puis j'ai toujours aimée cette idée d'impermanence, des choses qui passent, ce qui rend la vie encore plus attachante, ce petit moment pendant lequel on effleure le sol avec nos petits pieds. Avec le temps, mes racines sont devenues mon cœur, et ce que je garde dedans.


Avec le temps, je suis probablement devenue un peu poète, et après tout, cela me va très bien aussi. J'ai étais faire un tour chez mes racines, et j'y aie trouvée un rattachement à cette terre, aux personnes extraordinaires qui la peuplent, je me suis trouvée faisant partie d'un grand tout, je m'y suis formée en tant que femme, et je continue d'y grandir. Car après tout, les racines ne s'arrêtent jamais de pousser, en constante évolution, nos racines poussent, et il faut savoir grandir avec. Avec le temps, j'ai même envie de me faire un petit jardin, un endroit où planter quelques fleurs, mais chaque chose en son temps, une racine à la fois. Et puis peut-être que les racines sont aussi nos créations, en même temps qu'elles sont ce dont nous sommes et devenons?
Pour la suite des réflexions souterraines, c'est ici.

Et vous, vos racines, c'est quoi?

Photos d'explorations à la peinture à l'eau et encre de chine.

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