Thursday, March 21, 2013

Autour d'une crêpe

« L’homme est à inventer chaque jour.  » Jean-Paul Sartre


Allez, on va se faire un tite crêpe à Montpar. Ça faisait longtemps que j'en avais envie, et puis un bon repas, c'est toujours un bon moment pour se retrouver entre amis. Direction rue de La Gaîté, avec ses crêperies et ses sushis. On trouve un restau sympa, la Crêperie du Pont Aven et on s'assoit devant un cidre et son bol traditionnel.
Je dois dire que de par les voyages, une des choses que j'apprécie le plus, c'est un bon repas. Oui, j'aime la bouffe. Dans le fond, je suis une fille simple qui aime parler de ceci et cela, de la vie et de rien. J'aime profiter du temps qui s'arrête, j'aime titiller mes papilles. Que ce soit un grand restaurant où un boui-boui local, je suis bien ou je suis. Enfin, j'essaie, car bien sûr on a tous nos moments. Et puis, les grandes villes, c'est fait pour ça aussi, pour déguster, pour bouffer de l'art jusqu'à l'indigestion.




Alors, autour d'une crêpe, on mange de l'art, dans une atmosphère relax, sans chichi, une bolée à la main, on déguste le temps l'espace d'une crêpe. Dehors, le week-end continue, on pourrait être dans n'importe grande ville, sauf qu'on est à Panam, en France. Le ciel est gris, ça fait des mois que le soleil se cache derrière les nuages. Je commence à penser que c'est sa Paris. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas passé des mois à la suite en France, que j'en avais oublié le temps. Le soleil me manque autant qu'il manquerait à une plante, j'ai l'impression de flétrir.


L'art me donne une indigestion, déjà, ça aura pris juste quelques mois. La grande ville de par le monde est ce qu'elle est, une fourmiller qui se grouille et se dépêche de courir après rien du tout. On nomme cela la "culture", et moi de loin, de derrière ma crêpe, j'observe ce petit monde grouillant. Dans le fond, je m'en fous bien du monde qui passe. Moi, je suis une fille simple, j'aime les crêpes et un bon bol de cidre. Je suis juste contente de passer un bon moment avec des gens que j'apprécie, et cela suffit pour passer un bon après midi.



La crêpe est délicieuse. Une avec un pave de saumon/épinard, j'en prends une à l'andouillette, mon pote se fait un fromage. Le cidre passe bien. Le monde continue de tourner, dehors il y a une marche d'art, et puis plus loin il y a le cimetière Montparnasse. Je découvre le chouchen, une boisson proche de l'hydromel. Une Viking en moi se réveille, ca doit être mon cote celte. Le chouchen est bon, le repas est finis, il est temps de bouger. On regarde de l'Art aux marchés de la Création qui a lieu chaque dimanche. Des choses très belles et très inspirées, les artistes font de l'art comme les abeilles butinent.



Puis au cimetière on passe dire bonjour à Gainsbar, hello au castor et au petit Sartre. C'est la ballade du dimanche, sous un ciel gris de marbre, les arbres bourgeonnent à l'air de printemps qui est là. La tour Montparnasse nous regarde de ses grands yeux de verre, le vent la caresse. Elle ne sait rien, ce n'est qu'une tour de métal, elle n'a jamais gouté à une crêpe, jamais bue un bol de cidre, elle ne connaîtra jamais le chouchen. La ballade est finie, les morts peuvent rester derrière. On dit salut a la tour, on marche, direction chez nous, après une bonne crêpe et un bol de cidre.


Et si comme le dit le castor, « Vivre, c’est vieillir, rien de plus.», alors j'aime bien vieillir, comme une feuille sur un arbre, un jour à la fois...

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